Pourquoi Pavillon 54? : L'histoire de Pavillon54 par Dana Endundo Ferreira

A word from Dana Endundo Ferreira, Founder of Pavillon 54, about building the global technology platform for African creativity
Juillet 20, 2020
Dana Endundo Ferreira, CEO and Founder of Pavillon 54, The leading platform for modern and contemporary African art, artists, collectors
Dana Endundo Ferreira, CEO & Founder @ Pavillon54

J'ai développé une passion pour l'art dès mon plus jeune âge. Né à Kinshasa, en République démocratique du Congo et élevé entre la RDC et la Belgique, j'ai été élevée par des parents qui m'ont appris l'amour de l'art et l'importance de soutenir les artistes et la culture. J’ai donc grandi entourée de magnifiques œuvres d’art d’artistes congolais et cette impression est restée avec moi tout au long de ma vie.

 

En grandissant, j'ai commencé à collectionner. J'ai également eu l’opportunité de rencontrer de nombreux artistes et collectionneurs africains établis et en herbe au fil des années. À travers ces rencontres, il m’a toujours été clair qu’il y avait un immense talent et une grande créativité en Afrique, mais qui n’étaient pas vraiment valorisés ni évoqués. Généralement, ce sont les aspects négatifs du continent qui font la une des médias, alors que le progrès, l'ingéniosité, l'innovation ou l'imagination qui contribuent à favoriser une grande scène artistique sont malheureusement rarement mentionnés. Alors, je me suis toujours demandé comment mettre en avant ces attraits et comment faire connaître la beauté de mon patrimoine culturel au monde.

 

Lorsque j'ai déménagé à Londres de New York il y a près de deux ans, je savais que je voulais changer de carrière. À ce moment-là, j'avais travaillé pendant plus de 13 ans dans le monde de l'entreprise, y compris dans l’industrie bancaire et de la technologie. J'ai étudié les Sciences Economiques et obtenu un MBA dans l'une des meilleures écoles du monde. J'ai vécu et travaillé dans huit pays sur quatre continents. J'ai appris comment fonctionne le monde des affaires à l'ère du numérique. Mais à ce stade, je voulais faire quelque chose qui me passionnait et où je pouvais utiliser au mieux mes compétences.

 

L'idée de Pavillon 54 m’est venue alors que je cherchais à ajouter une nouvelle œuvre d'art à ma collection pour décorer mon appartement à Londres. J'ai rapidement réalisé à quel point il est toujours difficile de trouver et d'acheter des œuvres d'art Africaines de qualité en dehors du continent. Je me suis également rendu compte qu'il y avait incroyablement peu d'informations disponibles sur cet art, son histoire ou son contexte, et qu'il n'avait jamais vraiment été correctement documentée. Malgré la popularité croissante de l'art africain contemporain sur la scène artistique mondiale ces dernières années, la majorité des gens - même ceux qui sont instruits, qui ont voyagés ou qui sont généralement intéressés par l'art - n'ont aucune idée que l'art africain haut de gamme est prisé sur certains marchés internationaux. Et même s'ils le savent, ils ne savent pas comment se procurer ces œuvres ou s'ils peuvent faire confiance en ce qui est proposé. Et malheureusement, les solutions proposées jusqu'à présent ne résolvent pas vraiment ces problèmes. Je voulais changer cela.

J'ai donc décidé de construire une plateforme qui bénéficierait à la fois au client et à l’industrie ; une solution centralisée qui prend en charge les artistes, les galeries et les experts, en leur offrant plus de visibilité et en leur fournissant des outils auxquels ils n'auraient pas accès autrement. Mais je voulais aussi créer une solution qui expose plus de personnes à l'art africain, en leur donnant suffisamment d'informations pour qu'elles se sentent à l'aise lors d'un achat, ou tout simplement pour en apprendre plus à ce sujet.

 

Je sais pertinemment qu'il y a des millions de personnes comme moi dans le monde: éduquées, avec de bons revenues, qui sont fières de leur héritage africain et veulent participer au développement culturel du continent, ou encore des amateurs d'art désireux d'élargir leurs horizons, apprendre et être agréablement surpris. Certains ont déjà commencé sur cette voie et plusieurs collectionneurs africains y prêtent attention et agissent. L’année dernière, il a été signalé que 70% des ventes réalisées lors de la vente aux enchères d’art africain contemporain de Sotheby’s avaient été achetées par des collectionneurs africains. Il est clair que la richesse croissante sur le continent et le nombre croissant de nouvelles fortunes se traduisent par l’avènement d’un groupe de collectionneurs en herbe qui, comme moi, sont prêts à réinvestir dans notre culture, mais ont juste besoin de conseils et de bons outils.

 

Je pense qu'il est important de développer une clientèle locale pour que le marché de l'art africain soit durable à long terme. S'il est vrai que le nombre de collectionneurs d'Afrique subsaharienne a considérablement augmenté ces dernières années, les collectionneurs occidentaux dominent toujours dans les foires et expositions d'art africaines à travers le monde. Alors que tous les discours sur le rapatriement de l’art de l’époque coloniale font rage, nous assistons à un phénomène quelque peu ‘similaire’ avec l’art contemporain, où les œuvres sont emmenées à l’étranger par des galeries et des maisons de ventes étrangères. Selon un rapport commandé par le président français Emmanuel Macron en 2017, 95% du patrimoine culturel africain serait détenu en dehors du continent. Même si le parallèle n’est pas raison, si nous ne faisons pas attention, nous pourrions voir l’histoire se répéter avec l’art contemporain. C’est pourquoi c’est à nous Africains du continent, de la diaspora et descendants afro, d’investir dans notre art et culture. Nous devrions acheter maintenant avant qu’il ne soit trop tard et alors que les prix sont encore relativement abordables, même pour les artistes les plus établis.

 

En soutenant et en donnant plus de visibilité aux artistes et à l'artisanat africains à l'échelle mondiale, et en leur fournissant des outils technologiques auxquels ils n'auraient autrement pas accès, nous pouvons changer l'image du continent pour en révéler un qui fournit une production créative inestimable au monde. Cette récupération de notre histoire et de notre identité pourrait être une incroyable source fierté, d'estime, de cohésion sociale et de stabilité politique. Comment pouvons-nous, en tant qu'Africains, tirer parti de nos industries créatives pour développer le potentiel économique de nations entières ? Pour ne donner qu’un exemple, Nollywood – l’industrie cinématographique nigériane – est déjà le deuxième employeur du pays, créant plus d’un million d’emplois et générant plus de 500 millions de dollars par an. Il est temps de développer des initiatives parallèles dans les arts visuels, le théâtre, la danse et d'autres sphères créatives.

 

Alors, comment cela peut-il être fait ? Pour moi, l'idée de combiner ma formation en marketing et numérique avec ma passion pour l'art et mon expérience de femme africaine, fière de son héritage, était le mariage parfait. Pavillon 54 était la solution naturelle: une plateforme par des Africains, pour les Africains et tous ceux qui sont passionnés, veulent en savoir plus, soutenir ou investir dans l'Art d'Afrique. Ensemble, nous construisons une valeur communautaire et économique pour le monde de l'art africain dans le monde. Je vous invite à vous joindre à moi dans cette initiative, à vous inscrire à notre newsletter, à nous suivre sur les réseaux sociaux et à faire partie de notre communauté. Le monde de l'art africain ne peut que croître et, ce faisant, je veux m'assurer que les voix qui forment son récit sont aussi les nôtres.

About the author

Dana Endundo Ferreira

Comments

Dear Frederic,
Thank you for your comment, and happy to answer!
Pavillon 54’ s goal is to serve collectors, art lovers, museum lovers, art promoters, students and educators by offering them the necessary tools and technology to discover, learn, be inspired, collect and invest intelligently in Modern and Contemporary Art from Africa. And this, regardless of where they are from or their origin. Inclusion and collaboration is part of our core values as a company and I consider myself a citizen of the world in many aspects.

The comment you referred to was meant in the sense that we want to show more diversity within the art industry and make sure that Africans are represented as well, both as actors of the art industry and as potential buyers. This has really not always been the case and there is still a lot of efforts to do on that front.

But be assured that we’ll are thrilled to have your support and we value all of our customers & followers. And I have updated my article to reflect that.

Happy to discuss more if you want. Just send us an email at info@pavillon54.com.
Best,
Dana

In response to @Frederic
17 September 2020

Great Initiative! I am really interested in following the mouvement/plateforme but referring to the comment “a platform for Africans, by Africans“ Can I be a member and follow the movement if I am not an African and living in Singapore ? (Just in case I am not being facetious)

Frederic
26 August 2020

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