Présentation

"La démarche artistique de Fatou Marie Françoise Aw dite Kiné Aw, plusieurs fois présentée à Dakar et à l’étranger, met en rapport – en y réfléchissant profondément – le socle de « valeurs traditionnelles » sur lequel elle bâtit son travail, et le monde dit moderne, reflet d’interactions plurielles. Sa peinture est le lieu où se croisent, dans le souci permanent de refléter la vie sociale, des expressions et pratiques originales.

Au cœur de l’humain qu’elle tente d’explorer, il y a une vision : rendre visible un intérieur sans en trahir les artifices secrets, pour faire ressortir une conception personnelle du rapport de la femme avec sa société. Ce sont donc des lectures et interrogations sur l’identité de cette femme confrontée à des défis multiples la mettant en dialogue – parfois conflictuel – avec ses croyances et valeurs ancestrales. Il y a ce que la société lui assigne comme rôles et missions, mais il y a ce qu’elle veut mettre en avant : ses luttes pour plus de liberté, ses combats quotidiens pour ses droits, ses désirs et envies…

Goudron sur toile, peinture acrylique, pigments sont les moyens d’expression qui lui ont permis jusqu’ici de présenter ses propositions. Du désordre qu’elle voit et veut changer, elle sort un « ordre » qui la singularise, bâti sur l’idée que l’Afrique, son terrain de création, tend vers une « modernité » que contrarient des ressorts de vie séculaires."


Aboubacar Demba Cissokho, journaliste

 

Œuvres
Biographie

Kiné Aw est née en 1977 et explique que c’est son enfance à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, qui a éveillé sa passion pour l’art. Depuis l’obtention de son diplôme à l’École nationale des arts de Dakar en 2006, Kiné Aw travaille dans l’un des cinquante ateliers du Village des arts, dans ce qu’elle appelle son « laboratoire ». Elle y a développé une création qui tend vers le surréalisme et le cubisme, ainsi que de nombreuses œuvres inspirées par les femmes et leurs combats. C’est cet attrait pour la représentation des formes féminines qui a poussé le critique d’art Babacar Mbaye Diop à qualifier son travail de « courbisme ». Elle expose régulièrement au Sénégal, aux Etats-Unis et en Europe.

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