Héla Ammar
Salah I, 2018
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Edition of 7
Séries: Body talks
Copyright The Artist
Currency:
Body talks EN: 'In a society where the body remains a taboo and is kept hidden, Héla Ammar works to make it visible, to set it free and to allow...
Body talks
EN:
"In a society where the body remains a taboo and is kept hidden, Héla Ammar works to make it visible, to set it free and to allow the flush of lively memories. The latter are particularly vivid in the new photographs series entitled “Body Talks” (2018), for which the artist offered the unique portrait of a generation of Tunisian activists.These bodies in motion, with anonymous faces, covered with scarves called “hindia” with flamboyant patterns of coloured flowers surprise, disturb and intrigue. Under theses scarves, there are regular media faces, men and women fighting for liberties and whom Héla Ammar kept anonymous. A true challenge for the artist as well as for her models ; the task consists of revealing a political, social body crossed by History, laws, hopes and disillusions, euphoria and anger rather than figures known from wide public. As complicity and trust are forged, body language releases its inhibition, allowing the dawning of wounds, fragility, but also strength and courage of these bodies challenging violence, discrimination and daily life unfairness. These bodies offered for the viewer to see in a true self-giving, design the contours of current issues disturbing the Tunisian society: homophobia, racism, and sexism. Here, tattoos and jewelries are not only innocent ornaments, they are also means of communication and protection. Dancers, journalists, militants, these marginalised bodies disturb categories of genres with sensuality, in search of new political and social horizons, and new identities".
by Sonia Recasens, Curator and Art critic
FR:
"Dans une société où le corps reste encore tabou et caché, Héla Ammar œuvre à le rendre visible, à le libérer, pour laisser affleurer des mémoires vives. Ces dernières sont particulièrement saisissantes dans la nouvelle série de photographies intitulées Body Talks (2018), pour laquelle l’artiste fait le portrait inédit d’une génération d’activistes tunisiens. Ces corps en mouvements aux visages anonymes, recouverts de foulards dits “hindia” aux motifs flamboyants de fleurs colorées, surprennent, dérangent, intriguent. Sous ces foulards se cachent des visages habitués des médias, des hommes et des femmes qui se battent pour les libertés et à qui Héla Ammar impose l’anonymat. Véritable défi pour l’artiste comme pour ses modèles d’un jour, l’exercice consiste à révéler non pas un visage connu du grand public, mais un corps politique, social, traversé par l’Histoire, les lois, habité par les espoirs et les désillusions, l’euphorie et la colère. Au fur et à mesure que la complicité et la confiance se tissent, le langage du corps se désinhibe, laissant poindre les blessures, la fragilité, mais aussi la force et le courage de ces corps qui défient violences, discriminations, et injustices au quotidien. Ces corps offerts au regard du spectateur dans un véritable don de soi, dessinent une cartographie des enjeux actuels qui bouleversent la société tunisienne: homophobie, racisme, sexisme... Ici, tatouages et bijoux ne sont pas que d’innocents ornements mais aussi des moyens de communication et de protection. Danseurs, journalistes, militants..., ces corps marginalisés troublent avec sensualité les catégories de genres, en quête de nouveaux horizons politiques et sociaux, et de nouvelles identités".
by Sonia Recasens, Commissaire d’expositions, Critique d’Art
EN:
"In a society where the body remains a taboo and is kept hidden, Héla Ammar works to make it visible, to set it free and to allow the flush of lively memories. The latter are particularly vivid in the new photographs series entitled “Body Talks” (2018), for which the artist offered the unique portrait of a generation of Tunisian activists.These bodies in motion, with anonymous faces, covered with scarves called “hindia” with flamboyant patterns of coloured flowers surprise, disturb and intrigue. Under theses scarves, there are regular media faces, men and women fighting for liberties and whom Héla Ammar kept anonymous. A true challenge for the artist as well as for her models ; the task consists of revealing a political, social body crossed by History, laws, hopes and disillusions, euphoria and anger rather than figures known from wide public. As complicity and trust are forged, body language releases its inhibition, allowing the dawning of wounds, fragility, but also strength and courage of these bodies challenging violence, discrimination and daily life unfairness. These bodies offered for the viewer to see in a true self-giving, design the contours of current issues disturbing the Tunisian society: homophobia, racism, and sexism. Here, tattoos and jewelries are not only innocent ornaments, they are also means of communication and protection. Dancers, journalists, militants, these marginalised bodies disturb categories of genres with sensuality, in search of new political and social horizons, and new identities".
by Sonia Recasens, Curator and Art critic
FR:
"Dans une société où le corps reste encore tabou et caché, Héla Ammar œuvre à le rendre visible, à le libérer, pour laisser affleurer des mémoires vives. Ces dernières sont particulièrement saisissantes dans la nouvelle série de photographies intitulées Body Talks (2018), pour laquelle l’artiste fait le portrait inédit d’une génération d’activistes tunisiens. Ces corps en mouvements aux visages anonymes, recouverts de foulards dits “hindia” aux motifs flamboyants de fleurs colorées, surprennent, dérangent, intriguent. Sous ces foulards se cachent des visages habitués des médias, des hommes et des femmes qui se battent pour les libertés et à qui Héla Ammar impose l’anonymat. Véritable défi pour l’artiste comme pour ses modèles d’un jour, l’exercice consiste à révéler non pas un visage connu du grand public, mais un corps politique, social, traversé par l’Histoire, les lois, habité par les espoirs et les désillusions, l’euphorie et la colère. Au fur et à mesure que la complicité et la confiance se tissent, le langage du corps se désinhibe, laissant poindre les blessures, la fragilité, mais aussi la force et le courage de ces corps qui défient violences, discriminations, et injustices au quotidien. Ces corps offerts au regard du spectateur dans un véritable don de soi, dessinent une cartographie des enjeux actuels qui bouleversent la société tunisienne: homophobie, racisme, sexisme... Ici, tatouages et bijoux ne sont pas que d’innocents ornements mais aussi des moyens de communication et de protection. Danseurs, journalistes, militants..., ces corps marginalisés troublent avec sensualité les catégories de genres, en quête de nouveaux horizons politiques et sociaux, et de nouvelles identités".
by Sonia Recasens, Commissaire d’expositions, Critique d’Art