Osi Audu

J’explore l’éclat de la graphite, le mat, la lumière absorbant l’essence du pastel noir, le blanc du papier et de la toile, ainsi que les interactions visuelles des couleurs afin d’investiguer la forme et son potentiel évocateur pour suggérer ou faire allusion à quelque chose concernant la forme de la tête. Je suis intéressé par le dualisme de la forme et du vide, et la relation ontologique entre le tangible et l’intangible, tout et rien, la lumière et l’obscurité, le corps et l’esprit, la nature duelle d’être – le soi en portrait.  

La construction d’un sens du soi est un processus très complexe, encore plus dans notre ère de plus en plus mondialisée, dans laquelle les frontières entre la race, la nationalité, le genre et la sexualité deviennent de plus en plus floues. Je suis intéressé par les problématiques d’identité individuelle et par les conceptions du soi implantés dans les expériences culturelles que j’ai vécu ayant grandi au Nigéria, ainsi que les conceptions mondiales, métaphysiques, scientifiques et sociales du soi. Il y a un courant de pensée Yoruba qui veut que la conscience, qu’on appelle la « tête », détienne à la fois une dimension physique appelée « la tête extérieure » et une dimension immatérielle : « la tête intérieure ». Ce sont les implications visuelles de ce type de concepts que je trouve intrigantes. Le titre, « Self-Portrait » (« Autoportrait »), dans mon travail, s’adresse plus au portrait du soi intangible qu’à un portrait littéral de l’artiste. – Osi Audi